Vermifugation, en savoir plus
Six millions de foyers français ont choisi la compagnie de chiens et de chats.
Mais 70 % de ces animaux domestiques sont porteurs de vers (helminthes) responsables de zoonoses. Seule une vermifugation régulière des animaux peut prévenir ce risque.
Quelques définitions
Il faut bien différencier les vers plats (cestodes) des vers ronds (nématodes). Les premiers ressemblent à des grains de riz plats.
Les plus fréquents chez le chien et le chat sont les ténias et le Dipylidium.
Les nématodes ressemblent à des spaghettis blancs et se composent des trichures, des ascaris et des ankylostomes. Les trichures n’existent pas chez le chat et ils ne sont pas transmissibles à l’homme.
Il est important de mieux connaître les zoonoses causées par les vers intestinaux, et présentant des risques pour l’animal et pour l’homme.
En dehors de la toxocarose, très fréquente chez les carnivores domestiques, certaines zoonoses parasitaires sont particulièrement répandues.
L’échinococcose est due à un parasite digestif de la famille des vers plats.
Les chiens et les chats se contaminent en consommant de petites proies (mulots, souris) hébergeant la larve du parasite.
Chez l’homme, c’est une maladie rare, mais qui peut être grave et engager le pronostic vital.
L’ankylostomose est due à un parasite de la famille des vers ronds.
Elle se retrouve communément chez les chiens et les chats consommateurs de viande crue (petits rongeurs). Chiots et chatons peuvent être contaminés lors de l’allaitement.
Chez l’homme, l’infestation se manifeste par des lésions cutanées, une gêne respiratoire, des troubles digestifs.
La dipylidiose correspond à la transmission d’un ver rond par les puces qui sont porteuses de larves.
La transmission à l’homme se fait par ingestion de puces (un gros baiser à l’animal suffit). Peu de symptômes révèlent la maladie.
La dirofilariose met en cause un ver rond, parasite du chien particulièrement virulent.
Sa prolifération se traduit par une insuffisance cardiaque parfois mortelle pour l’animal.
Il est transmis à l’homme par la piqûre d’un moustique. Les symptômes sont de la toux, des lésions cutanées, des douleurs thoraciques et des kystes aux poumons. Actuellement, 200 cas hu- mains sont recensés.
Un peu de physiopathologie
Les zoonoses sont des maladies insidieuses, tant chez l’animal que chez l’homme, car les vers ne sont visibles qu’à un stade avancé et ils ne font parler d’eux que lorsque la pathologie est installée.
La transmission se fait de façon directe (contact, ingestion, respiration…), ou indirecte via des intermédiaires comme les tiques, les moustiques, les puces ou les mouches.
Chaque parasite a un cycle évolutif qui lui est propre en fonction des hôtes.
Les agents de transmission sont très variés (bactéries, virus, champignons, parasites) et il est difficile de connaître avec précision la prévalence des zoonoses, car elles ne font pas l’objet de déclaration au ministère de la Santé et ne sont donc pas répertoriées.
Les mots du conseil
La seule façon de protéger l’homme est de traiter l’animal. La vermifugation est un devoir sanitaire dont l’objectif est de casser la chaîne de contamination et de freiner la prolifération des zoonoses.
Quelle est la zoonose provoquée par les vers la plus fréquente en France ?
En France, la zoonose la plus connue est due aux ascaris de chien ou de chat (Toxocarose canis ou cati). La toxocarose humaine est sans doute la plus répandue en raison du grand nombre de chats et de chiens, du caractère prolifique des ascarides, et de la grande résistance des œufs embryonnés dans la nature.
Comment se fait la transmission à l’homme ?
L’homme se contamine par ingestion de larves sur des fruits et des légumes souillés et mal lavés. Le plus souvent, l’infestation reste asymptomatique. Dans d’autres cas, les symptômes sont plus marqués avec deux localisations préférentielles : l’œil et le système nerveux central.
Les vers peuvent-ils nuire à la santé de l’animal ?
Les parasites se nourrissent aux dépens de l’animal et le spolient en vitamines et en oligoéléments. Qu’ils soient ronds ou plats, ils provoquent chez l’animal des troubles digestifs (diarrhées ou constipation) et de la croissance, une perte de poids, de l’anémie, des démangeaisons anales. Ils peuvent provoquer des occlusions chez un jeune animal ou des entérites chroniques chez l’adulte.
Comment se contamine-t-il ?
L’animal se contamine en léchant un sol souillé ou en mangeant des aliments souillés par les œufs (trichures, ténias), ou par l’intermédiaire des puces (Dipylidium). La contamination par les ascaris se fait de la mère au chiot ou au chaton par voie transplacentaire avant la naissance, ou par le lait maternel.
Quels sont les risques pour l’enfant ?
Les parasites intestinaux sont véhiculés essentiellement dans les matières fécales animales, et les enfants constituent des cibles de choix car ils sont très exposés (bacs à sable, jardins, caresses). Les mesures sanitaires consistent à interdire la fréquentation des bacs à sable par les animaux, à les couvrir quand ils ne sont pas utilisés, à ramasser les excréments des animaux, à ne pas laisser l’animal faire ses besoins n’importe où, à lutter contre l’errance animale.
Existe-t-il d’autres mesures préventives ?
La prophylaxie individuelle repose sur l’hygiène des mains des enfants, l’hygiène des jeux, l’absence de contact avec les jeunes animaux non vermifugés, ainsi que le traitement de l’animal contre les puces (dipylidiose).
Le chat est-il le seul hôte capable de transmettre la toxoplasmose à l’homme ?
La maladie est due à un parasite, Toxoplasma gondii, dont le cycle fait intervenir le chat, qui diffuse la maladie en excrétant les œufs (ookystes) dans ses selles. L’homme se contamine par contact direct avec le chat, par ingestion de fruits ou de légumes crus, souillés par des déjections de chat. Mais le chat n’est le seul responsable, l’homme peut se contaminer par de la viande peu cuite d’animaux infectés (mouton, porc, bœuf). La maladie a de graves conséquences chez la femme enceinte et l’immunodéprimé.
Les produits-conseils
Pourquoi faut-il vermifuger les animaux ?
Vermifuger un animal est une mesure déterminante pour sa santé et celle de son entourage. Elle est curative pour les animaux et préventive pour l’homme. Le traitement doit être administré systématiquement, sans attendre la présence de vers dans les selles de l’animal. La durée d’action du vermifuge peut varier et la prise se fait en une fois ou sur plusieurs jours. La réapparition des parasites est due à une réinfestation de l’animal et non à un échec du traitement.
Quand faut-il vermifuger ?
Tout d’abord, dès l’arrivée d’un nouvel animal de compagnie au domicile. Ensuite, tout dépend de l’âge, des habitudes de vie. Les recommandations des vétérinaires varient entre deux et quatre fois par an selon que l’animal vit en zone urbaine ou en zone rurale. Les chats vivant à l’extérieur (ingestion de proies) multiplient les risques. L’été étant la saison la plus propice au développement des zoonoses, la vermifugation doit se faire au printemps et à l’automne. Il est préférable de vermifuger avant les vaccinations car les infestations par les vers peuvent affaiblir les défenses immunitaires.
Quel vermifuge choisir ?
Le choix du vermifuge dépend de l’âge, du poids de l’animal et du type de vers. La majorité des vermifuges sont polyvalents afin de traiter indistinctement tous les parasites, sinon il convient d’alterner les vermifuges. Certains se contentent de paralyser les vers, alors que d’autres les détruisent dans l’intestin (vermicides). Dans les deux cas, les vers sont éliminés dans les selles. Les modes d’administration sont variés : sirop, comprimé, pâte orale, à introduire directement dans la gueule de l’animal. Une diarrhée peut survenir quelques heures après la prise.
Quelles précautions pour les chiots et les chatons ?
Une vermifugation précoce s’impose car les vers envahissent très tôt le tube digestif des animaux (certains naissent porteurs de parasites). Les six premiers mois de vie, un cycle de vermifugation adapté permet de contrer le manque d’immunité des jeunes animaux : commencer à vermifuger dès l’âge de quinze jours, puis tous les quinze jours jusqu’à l’âge de deux mois. Ensuite, tous les mois, de deux à six mois.
Existe-t-il des cas particuliers de vermifugation ?
Chaque animal est un cas particulier et les vétérinaires sont les mieux placés pour établir un calendrier de vermifugation adapté avec des recommandations à la carte, selon l’âge et l’état de santé de l’animal. Les femelles sont vulnérables pendant les chaleurs et doivent être traitées après la mise bas : il est recommandé de les vermifuger quinze jours après et tous les quinze jours au cours de la lactation (jusqu’au sevrage).
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