Préparation de la chienne gestante
Rassurer la Chienne Gestante
On parle très souvent des aspects physiologiques, des indications d’hygiène et de prophylaxie en omettant la plupart du temps la préparation psychologique sans dommage pour la chienne.
Préparer la chienne psychologiquement passe obligatoirement par se préparer soit même. Ce n’est pas au dernier moment que l’on s’affole parce que la chienne est anxieuse, cherche un endroit pour la mise bas, refuse le lieu ou l’on souhaite qu’elle fasse ses chiots etc. , entraînant par la même un accroissement de l’anxiété de l’animal.
Si l’animal vit dans la maison et que vous décidez que la mise bas doit se passer dans un endroit précis de celle ci, il vous faudra habituer progressivement la chienne à se reposer, à dormir et à s’alimenter à cet endroit. Cet endroit, s’il est nouveau pour elle, devra avoir une symbolique de bien être et devra être un lieu ou elle n’a trouvé que des sources de satisfaction (jeu, repos etc.) et dans les alentours immédiats du lieu de mise bas ou l’on aura fabriqué ou acheté une caisse de mise bas adaptée à la race, fermée sur les 4 cotés pour éviter le déplacement de la chienne pour récupérer un ou plusieurs chiots qui pourraient s’éloigner.
S’il s’agit d’une pièce isolée (maternité) où la chienne n’est pas habituée à aller, il vous faudra l’y habituer progressivement en associant cet endroit à du bien être, voir à une récompense à une action provoquée.
Le comportement du maître et de l’entourage
Attention, tout changement brutal et significatif de l’humain peut engendrer des troubles chez la chienne de type peur, stress et autres. L’interprétation de nos comportements par la chienne peut être spectaculaire et la plus grande prudence et maîtrise sont exigées.
Trop d’attention, trop de précautions, trop de caresses d’une douceur qui pourraient nous sembler adaptée à l’état de grossesse de la chienne, les changements des habitudes de la chienne (sorties, voiture, jeux de balle, élimination totale des entraînements si la chienne a l’habitude de s’entraîner dans un club, etc.), les précautions excessives de tous ordres déclencheront dans beaucoup de cas des inquiétudes chez la chienne, voir des troubles comportementaux qui ensuite seront associés et liés à la mise bas (qui en elle-même, n’est pas une partie de plaisir pour l’animal ) puis aux chiots.
Bien sur, des précautions doivent être prises et surtout lorsqu’elles sont liées à des activités violentes qui pourraient avoir des répercussions certaines sur l’état physiologique de la chienne et des fœtus.
Le simple fait de rassurer la chienne en permanence, et en particulier lorsque les premiers signes avant coureurs de la mise bas s’annoncent, vont maximiser et multiplier dans beaucoup de cas l’anxiété de la chienne voir une peur de l’événement qui s’annonce. Il n’est pas question d’être indifférent à ce qui lui arrive, il est question d’utiliser les moyens de communications que le chien connaît chez nous dans la vie de tous les jours que sont nos comportements, nos attitudes, nos intonations de voix.
Quand a-t-on l’habitude de rassurer notre chienne et surtout quelles sont nos attitudes, nos réflexes, nos regards, nos gestes, nos intonations de voix que le chien a associés depuis très longtemps à des événements ou des situations et surtout à leurs risques sans en connaître la teneur ?
– Quand un autre chien a voulu s’en approcher et que (en particulier dans les petites races face à de plus grandes ) le maître a vite pris à bras en rassurant sans que le chien n’ait pu prendre connaissance de la teneur de risque ou pas et étant donc reparti avec LE DOUTE, donc pour lui une situation de danger potentiel.
– Quand le chien s’est fait mal , et là rassurer est lié pour lui à la douleur.
– Quand le chien a eu peur d’un grand bruit (tonnerre, pétard, feux d’artifices etc.) ou la encore le chien a été rassuré en associant ces attitudes humaines à un stress important, significatif de danger.
Et l’on pourrait donner un grand nombre d’exemples où le fait de rassurer reste lié à un problème que rencontre le chien, même si dans de nombreux cas c’est très loin d’être la solution idéale. Bien souvent le maître, avec la solution réflexe adoptée par lui face à l’événement , avec l’évitement du problème à chaque fois qu’il se représentera, laisse le chien quasi systématiquement dans le doute avec la notion de danger.
Pensez à toutes les fois ou vous avez rassuré votre chien ou votre chienne et tous les comportements liés à la situation ou à l’événement que vous avez eu dans ces circonstances.
Des attitudes normales, des intonations de voix claires, des félicitations telles que l’on peut les avoir lorsque votre chienne vous ramène la balle , revient très vite au pied au rappel ou exécute quelque chose qui vous fait plaisir, des « c’est bien ça Fifille » de félicitations, des caresses normales et non de compassion (le chien ne connaît pas ce sentiment très humain et l’interprète autrement) seront plus propices a un bon équilibre et surtout a une dédramatisation de la situation pour la chienne que toutes les lamentations rassurantes et néfastes des « bons coeurs » qui participent à la douleur de la mise bas en en faisant un moment encore plus stressant et douloureux pour l’animal.
Rassurer la chienne : oui, mais positivement en se rappelant que vous vous adressez à une chienne et non a un humain, et que les nombreux sentiments que nous humains avons, ne sont pas tous , loin s’en faut, dans le répertoire du canidé , et que lorsqu’il s’agit d’un comportement incompris par le chien, il va tenter de l’interpréter a sa façon et dans bien des cas à l’inverse de ce que nous recherchions comme but.
Laissez de coté tous vos comportements, regards, voix, et gestes de compassion, de « j’ai mal pour toi » ou « ne crains rien » avec des yeux tristes et tout notre cheptel d’attitudes que l’on peut avoir dans une situation difficile ou douloureuse entre humains .
Votre présence reste indispensable auprès de la chienne pendant ces moments là, car elle représente une sécurité pour elle. Ayez des comportements, des gestes et des regards sûrs, des intonations de voix sûres, avec un état d’esprit de participation avec la chienne à un événement heureux (certes douloureux pour elle), et n’en rajoutez pas. Faites en sorte de faire penser et croire à la chienne que ce qui arrive est normal, donc banal, puisque cette situation ne déclenche aucune des attitudes de stress habituelles qu’elle connaît bien chez vous dans d’autres circonstances, et elle en déduira par l’analyse constante que fait le chien en général de nos émotions, qu’il n’y a n’a pas lieu de se stresser d’avantage.