L’immunodéficience féline (FIV)
Identifié en 1986 seulement, le virus de l’immunodéficience féline (FIV) touche les chats et tous les félidés du monde.
Ce rétrovirus très répandu -jusqu’à 20% de la population féline- est proche du HIV (SIDA) chez l’homme et se montre particulièrement agressif pour l’organisme.
Le FIV n’est pas transmissible aux personnes et la contamination s’effectue principalement par morsure entre congénères.
Progressivement, le virus parvient à affaiblir les défenses immunitaires du chat et provoque un affaiblissement dramatique de l’organisme.
La transmission
Le virus est présent dans le sang et la salive. La contamination s’effectue principalement par morsure entre chats.
Une seule morsure suffit. Même s’ils ne sont pas cliniquement malades pendant des années, les chats contaminés sont porteurs du virus et potentiellement contaminants.
Les contacts occasionnels entre chats et les saillies ne représentent pas un risque significatif dans cette maladie.
La transmission transplacentaire et par l’allaitement est connue mais rare. Certaines souches virales se montrent plus contagieuses que d’autres.
La maladie
Quatre semaines après la contamination, les symptômes précoces de l’infection se manifestent.
Ils sont identiques à ceux produits par toute atteinte virale (fièvre, baisse des globules blancs, augmentation de certains ganglions) et peuvent durer 4 mois.
Après cet épisode initial, l’amélioration spontanée est quasiment la règle et ne conduit pas à poser un diagnostic.
Seuls certains chatons plus vulnérables peuvent décéder subitement tant leur organisme est dépassé par l’agression virale et la septicémie qui l’accompagne. Mais, dans la plupart des cas, les animaux paraissent se remettre de l’épisode initial.
Ils hébergent en réalité l’agent viral qui continue lentement son travail de sape.
Pendant des années (5-7 ans en moyenne, jusqu’à 10 ans), le virus FIV peut rester en attente sans que le chat ne présente le moindre signe anormal.
Le moment venu, les cellules de l’organisme montrent une multiplication du virus: lymphocytes T et B, macrophages, astrocytes, épithélium glandulaire des glandes salivaires, mégacaryocytes, cellules mononucléées de la moelle osseuse etc.
Le réveil du virus provoque alors des symptômes aussi différents que: fièvre chronique, diminution des lymphocytes, des globules blancs, amaigrissement, inflammation buccale (gingivite chronique), diarrhées, défaillance rénale, modifications comportementales, troubles neurologiques, affections oculaires, baisse des défenses immunitaires et infections opportunistes, mort.
Ces signes inconstants ne permettent malheureusement pas de caractériser la maladie.
Le diagnostic
Les chats malades du FIV présentent des symptômes qui ne sont pas assez caractéristiques à eux-seuls pour autoriser un diagnostic clinique.
A titre d’exemple, le virus FeLV de la leucose féline peut occasionner un tableau clinique comparable.
Ces virus peuvent d’ailleurs coexister, compliquant encore le diagnostic.
La baisse des défenses immunitaires favorise également la coexistence d’autres maladies opportunistes (toxoplasmose etc) qui alourdissent et compliquent le tableau.
C’est la raison pour laquelle, après avoir écarté ou identifié les autres maladies, seuls des tests sanguins permettent de connaître la présence de l’un ou de l’autre des virus FIV et FeLV.
Leur interprétation est parfois difficile: certains chats gravement malades ne font plus réagir les tests, car ils ne produisent plus assez des anticorps recherchés.
D’autres méthodes de détection existent, mais elles sont complexes, longues et onéreuses.
Par ailleurs, le test sanguin ne devient positif que deux mois après l’infection (jusqu’à plus d’un an), conduisant à déclarer à tort comme négatifs les chats récemment contaminés. Un deuxième test réalisé 2 mois plus tard devrait permettre de lever le doute.
L’idéal serait donc de tester systématiquement les chatons nouvellement adoptés (deux tests à 2 mois d’intervalle, pleinement interprétables après la disparition des anticorps maternels au-delà de l’âge de 5 mois) puis de renouveler chaque année le test FIV chez les chats ayant accès à l’extérieur et susceptibles de subir les morsures d’autres chats au statut sanitaire incertain.
Après une fugue, les chats d’intérieurs précédemment indemnes devraient subir un test sanguin deux mois après leur retour.
La conduite d’un élevage
Les éleveurs redoutent le FIV et doivent veiller à ne pas l’introduire dans leur effectif.
Dépister à temps les chats infectés et les écarter de la reproduction est le seul moyen efficace.
Tester les chats nouveaux-venus dans un effectif indemne est une nécessité.
Le traitement
Lorsqu’il est tenté, le traitement offre malheureusement des résultats modestes.
Il intervient en effet tardivement, sur un organisme très affaibli par l’infection virale.
Le traitement peut toutefois apporter un certain confort et différer l’issue.
Selon le cas, le praticien envisagera des soins buccaux permettant au chat de s’alimenter plus commodément.
Un traitement général à base d’interféron peut également être envisagé.
La prévention
En l’absence de vaccin efficace contre le virus FIV en Europe, seules les mesures de confinement permettent d’éviter la contamination des chats.
Le virus FIV est rapidement détruit en-dehors de l’organisme, sur les supports matériels.
Il est facilement inactivé par les désinfectants virulicides courants.
Par contre, il faut plusieurs minutes de chaleur à 60°C pour le détruire.
Votre Clinique Vétérinaire à Saint-Denis