La leucose Féline (FeLV)
Le virus de la leucose féline (FeLV) affecte les chats et tous les félidés.
Ce rétrovirus très répandu est de la même famille que le HIV (SIDA) chez l’homme et bien d’autres virus tout aussi délétères.
Sa transmission est toutefois différente.
Chez le chat, le virus FeLV s’attaque aux cellules de l’organisme, provoquant notamment l’apparition de tumeurs.
La transmission
Des contacts étroits et répétés entre chats sont en principe nécessaires pour observer la contamination des animaux.
Elle s’effectue principalement par voie oro-nasale. On estime à 70% la probabilité qu’a un chat de croiser le virus FeLV au cours de son existence, par léchage mutuel, griffure ou morsure essentiellement.
D’autres moyens de contamination sont également rapportés, parmi lesquels l’urine, les selles (attention aux litières communes), les larmes, les sécrétions trachéales, le lait et le sang.
Le nouveau-né peut également être contaminé par voie transplacentaire, rendant bien difficile l’assainissement d’un élevage atteint.
Plus anecdotique, les insectes piqueurs seraient exceptionnellement incriminés. Les transfusions sont également susceptibles de contamination si le donneur n’a pas été testé au préalable.
Soixante pour cent des chats infectés deviennent à leur tour contagieux au-delà du 28 ème jour. A ce stade, les animaux ne montrent pas encore de symptômes et paraissent bien-portants.
La maladie
Après avoir pénétré dans l’organisme, le virus infecte une multitude de cellules de l’hôte et s’y multiplie.
Sa prolifération abaisse les défenses immunitaires du chat atteint.
Le FeLV parvient également à combiner son matériel génétique à celui des cellules contaminées.
Cette dernière particularité conduit à transformer certaines de ces cellules en cellules tumorales.
Heureusement, les individus au système immunitaire particulièrement efficace ont la chance de se débarrasser du virus avant l’apparition de ces désordres.
Cette hypothèse assez fréquente (40%) n’est malheureusement pas systématique.
Moins chanceux, les autres animaux développeront l’une ou l’autre des formes de la maladie après un délai de latence très variable (mois ou années) d’un chat à l’autre mais également d’une souche virale à l’autre.
Selon le cas, les signes observés peuvent réunir un ou plusieurs des symptômes suivants, sans qu’aucun ne soit suffisamment caractéristique pour établir le diagnostic: anémie, lymphomes, leucémies, immunosuppression, aplasie médullaire, etc dont l’évolution spontanée est mortelle en l’absence de traitement.
La diminution des défenses immunitaires favorise le développement d’autres maladies dont certaines seront fatales au chat avant que le FeLV n’y soit lui-même parvenu.
Le diagnostic
La très grande variété d’expression du virus FeLV dans l’organisme explique la diversité des symptômes rencontrés qui rend le diagnostic clinique impossible.
Le tableau clinique peut encore se compliquer par l’apparition de maladies opportunistes favorisées par le FeLV.
La suspicion conduit alors à effectuer un test sanguin dont l’interprétation n’est toutefois pas si simple: il faudra un second prélèvement après 1-3 mois pour confirmer.
On rencontre en effet des chats ponctuellement positifs et d’autres faussement négatifs.
La conduite d’un élevage
Il faut donc à tout prix préserver les élevages sains de toute introduction douteuse et instaurer une quarantaine rigoureuse, précédée et suivie d’un test pour tous les nouveaux arrivants (reproducteurs, femelles déposées pour saillie, retours d’exposition etc).
Une sérologie périodique (3-6 mois) des reproducteurs est également recommandée.
Lorsque le virus est malgré tout introduit dans l’élevage, le mode de vie communautaire se montre particulièrement propice à sa propagation.
Dans les élevages atteints, le taux de survie des chatons est très bas (0 à 15%), compromettant la survie de l’élevage lui-même.
Des avortements et une surmortalité embryonnaire complètent le tableau.
Dans ces élevages, la commercialisation des produits doit être suspendue, les règles de fonctionnement révisées et le cheptel assaini.
Pour espérer reconstruire l’élevage, séparer les animaux positifs devient impératif et tester régulièrement incontournable.
Le traitement
Quel qu’il soit, le traitement est aussi lourd, contraignant et onéreux que l’affection à soigner est grave.
L’un des nouveaux protocoles inclut l’administration réitérée d’interféron félin, permettant un taux de survie amélioré chez les chats atteints d’anémie, asthénie, fièvre etc provoquées par le virus.
Les animaux présentant des formes tumorales de la maladie ne semblent malheureusement pas tirer bénéfice de ce traitement auquel il faudra préférer une chimiothérapie.
La prévention
La vaccination contre le virus FeLV est désormais largement répandue, couplée aux autres vaccins.
Mise en place précocement sur des chats n’ayant pas encore rencontré le virus, elle se révèle particulièrement efficace.
Elle conserve également tout son intérêt dans les autres cas, conduisant à vacciner tous les chats, sans avoir à connaître leur statut sanitaire particulier.
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