Faut-il vacciner un chat d’appartement ?
PANLEUCOPENIE FELINE ou TYPHUS
La panleucopénie féline (typhus) est une maladie virale particulièrement grave qui affecte la plupart des félidés domestiques et sauvages (chat, raton laveur, vison, furet etc).
La transmission
De véritables épidémies ont décimé les populations de chats au début du siècle en Europe. La contagion peut s’effectuer directement de chat à chat mais pas seulement: la grande résistance du virus (plusieurs mois à l’extérieur) autorise également le transport de l’agent pathogène via les chaussures et tous les autres supports. C’est pourquoi tous les chats sont concernés, y compris les animaux vivant en appartement.
Les selles des chats atteints sont contaminantes, ainsi que les sécrétions buccales, nasales et conjonctivales. L’hypothèse de porteurs chroniques asymptomatiques est établie, également contagieux. Le milieu extérieur est donc régulièrement réinfecté par les chats circulants et les déplacements des personnes.
La transmission transplacentaire de la mère au foetus est également avérée.
Les chiens ne sont pas sensibles au virus de la panleucopénie féline.
La maladie
La panleucopénie féline est une maladie grave. Lorsqu’elle survient dans une population non vaccinée, la mortalité atteint 90% chez les jeunes chats !
Les animaux contaminés in utero ou à la naissance paraissent d’abord normaux. Mais, alors que les autres explorent déjà leur territoire (> 1 mois), les chatons atteints présentent des troubles irréversibles de l’équilibre et de la coordination des membres (cervelet).
Les chatons plus âgés et les adultes atteints montrent une baisse drastique des défenses immunitaires (diminution des globules blancs) propice aux infections opportunistes les plus diverses. Des troubles intestinaux graves résistant aux traitements classiques alourdissent encore le tableau clinique qui se révèle mortel dans bien des cas. Le décès peut être foudroyant, sans le moindre symptôme, faisant suspecter à tort une intoxication par exemple. Plus souvent, les chats atteints sont complètement prostrés, diarrhéiques et vomissent au point de se déshydrater rapidement. Les plus chanceux ne présentent que des signes modérés.
Les chats qui survivent peuvent rester porteurs et contaminants toute leur vie. Si une certaine immunité s’installe chez ces animaux, elle ne dispense cependant pas de la vaccination.
Le diagnostic
Le diagnostic d’orientation nécessite une prise de sang qui révèle une formule sanguine grandement altérée: l’ensemble des globules blancs s’effondre, justifiant l’appellation de ‘panleucopénie’. Une biopsie ostéo-médullaire révélerait une aplasie médullaire.
Le diagnostic de certitude passe par un examen spécifique (PCR) permettant d’identifier le virus (parvoviridae) présent dans le tube digestif et le sang.
D’autres maladies pouvant provoquer des symptômes proches devront être écartées (FeLV, FIV, septicémie etc).
La conduite d’un élevage
Le virus de la panleucopénie féline est extrêmement résistant: il reste infectieux après une exposition à 75°C pendant 30 minutes. La réfrigération (+4°C) pendant plusieurs mois ne l’affecte pas. Le plonger dans un milieu acide (pH3) reste sans effet. Les désinfectants usuels sont impuissants à l’inactiver. Seul le formol (0,5 p. cent) et l’eau de Javel (diluée au 1/32) y parviennent.
Autant dire que se débarasser du virus est difficile lorsqu’une épidémie survient dans une collectivité féline. Eviter de l’y introduire paraît incertain: il faut donc s’assurer de la vaccination régulière des animaux, seul moyen efficace de les protéger !
Pour les acheteurs, la garantie légale s’applique aux animaux acquis auprès d’un professionnel (éleveur, particulier plaçant plus de deux portées par an, animalerie). La règlementation (loi 22/06/1989 – art 22; arr 20/08/1990) inclut la panleucopénie féline dans les vices-rédhibitoires et précise un délai de 5 jours après la livraison dans l’intervalle duquel le diagnostic de suspicion (prostration, anorexie, gastro-entérite et deshydratation, leucopénie, hyperthermie puis hypothermie) doit être établi par un vétérinaire. Le délai maximal pour le recours en justice est fixé au 30ème jour. Le diagnostic de certitude (aplasie ou hypoplasie lors de ponction ostéo-médullaire ou identification du virus dans les selles ou inclusions virales dans une biopsie intestinale) peut intervenir ultérieurement, en raison des contraintes techniques.
Le traitement
Le traitement de la panleucopénie féline est lourd et son résultat incertain. Les soins de réanimation (perfusion, nursing alimentaire) et les médicaments administrés justifient bien souvent une hospitalisation.
La prévention
La panleucopénie féline est devenue moins fréquente mais toujours présente, grâce à la vaccination des populations de chats. Mais, parce que les animaux non-médicalisés sont malheureusement trop nombreux, la maladie n’est pas prête de disparaître. Seulement un tiers des chats nous est présenté pour vaccination: ceux-la bénéficient d’un calendrier vaccinal incluant systématiquement la panleucopénie.
Lorsqu’elle est effectuée, la vaccination confère une protection excellente chez les chats de plus de 9 semaines. Deux injections sont nécessaires, espacées d’environ 3 semaines. Les rappels sont recommandés chaque année, effectués en même temps que les autres vaccins.
Demandez conseil à votre vétérinaire.
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