01 Jan1970
Written by contact@vetup.com. Posted in Certaines pathologies du NAC
Le lymphome, aussi appelé lymphosarcome, est un cancer malin du système lymphatique qui peut entraîner l’apparition de métastases.
Le lymphome est courant chez le furet, c’est le plus commun des cancers malins dans cette espèce.
– La plus fréquente est la forme lymphocytique (forme de l’adulte de plus de 2 ans) : les lymphocytes (types de globules blancs) tumoraux profilèrent dans les nœuds lymphatiques. Si ce sont les nœuds lymphatiques périphériques qui sont affectés, les signes cliniques sont rapidement visibles. Sinon on n’identifie la maladie qu’à un stade avancé. En effet lorsque la maladie évolue, ces lymphocytes vont infiltrer les viscères (le foie, les reins, les poumons et la rate), causant des dommages internes et provoquant la mort. La maladie n’est donc détectable, dans ce cas, que lorsque l’infiltration des organes internes est massive.
– La forme juvénile, dite lymphoblastique, atteint classiquement des furets de moins de 2 ans. Cette forme a une évolution rapide. Les cellules tumorales infiltrent en grand nombre les organes viscéraux alors que les nœuds lymphatiques ne sont atteints qu’aux derniers stades. Ceci entraîne une augmentation de taille de la majorité des organes, les plus couramment atteints étant le foie, la rate et le thymus. Dans la plupart des cas, l’atteinte du thymus représente une menace vitale. En effet, le thymus occupe une grande partie de la cage thoracique, et son augmentation de taille entraîne une compression des poumons ce qui peut empêcher l’animal de respirer correctement.
Le lymphosarcome lymphoblastique devrait toujours être soupçonné lors de toute affection grave chez le jeune furet
– La plus rare, est dite immuno-blaste polymorphe, très agressive, les cellules prolifèrent rapidement sans distinction d’organes ou de nœuds lymphatiques.
Symptômes
Chez l’animal âgé on peut n’observer aucun symptôme durant des mois voire des années, puis le lymphome se déclare brutalement avec des signes cliniques non spécifiques comme une léthargie, des difficultés pour s’alimenter, une perte de poids et une lymphadénopathie (hypertrophie ganglionnaire) généralisée. Chez le jeune on peut observer des difficultés respiratoires. L’évolution est le plus souvent rapide, les animaux pouvant même mourir sans signes préalables.
Diagnostic
Durant les cinq dernières années, on a pu observer une tendance inquiétante à l’augmentation des diagnostics de cette maladie. Le diagnostic peut être erroné en présence de certaines affections sous-jacentes telles que l’infection gastrique causée par Helicobacter mustelae. Les changements dans la formule leucocytaire (lymphocytose = augmentation du nombre de lymphocytes) sont identiques. C’est pourquoi le diagnostic de certitude est réalisé par un examen direct au microscope des tissus atteints biopsés (nœud lymphatique ou rate le plus souvent).
Traitement
Malgré la bibliographie appréciable concernant cette maladie, nous n’en savons en fait que très peu de choses et malheureusement on sauve peu de furets atteints.
Deux traitements existent :
– La chimiothérapie réalisée classiquement après le retrait des masses tumorales. Seuls 10 % des sujets répondent à ce traitement. Mais c’est avec ce traitement administré par voie veineuse que l’on obtient le plus de cas de rémission.
– Les anti-inflammatoires stéroïdiens qui peuvent être utilisés pour toutes les formes de lymphome. La réponse initiale est la plupart du temps positive mais au final, en 4 à 6 semaines, la maladie récidive en une forme invasive, résistante à ce traitement.
Le pronostic à long terme est de toute façon mauvais. Le temps de survie le plus long obtenu est de 11 à 23 mois sous traitement.
Étiologie
Cette maladie est semble-t-il en pleine expansion. En effet les vétérinaires ont constaté une augmentation significative du nombre de cas recensés durant ces cinq dernières années. Cette augmentation ainsi que le regroupement géographique des cas laisse à penser qu’un virus serait en cause (virus aléoutien, Felv). D’autres hypothèses sont en faveur de causes génétiques ou encore environnementales. Cependant, à ce jour aucun agent pathogène n’a été isolé.
À retenir
Le lymphome est le cancer malin le plus couramment rencontré chez le furet et malheureusement on n’en guérit que très peu. Les furets âgés développent une forme chronique et les jeunes une forme aiguë. Divers organes peuvent être atteints ; les plus touchés sont le foie, la rate, les nœuds lymphatiques, le thymus et le rein. Les animaux atteints peuvent mourir rapidement sans signes cliniques ou vivre plusieurs années. Cette maladie devrait toujours être soupçonnée lors de toute affection grave chez le jeune furet.